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La dépendance affective:

Êtes-vous dépendant affectif?

I- La dépendance affective, qu’est ce que c’est ?

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Définition :

La dépendance affective peut être définie comme un besoin excessif de l'affection des autres.

Si le besoin d’être aimé est certes, partagé par l’ensemble de l’humanité, il  est considéré comme un état pathologique lorsqu'il provoque de la souffrance et conduit celui qui en est affecté à négliger sa propre personne. La dépendance affective désigne un phénomène d'incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même dû principalement à une peur maladive de l'abandon et à une faible estime de soi.

 

Les symptômes :

La dépendance affective peut se traduire par différents signes, d'intensité variable selon les individus :

  • Une peur maladive de l'abandon

  • Une faible estime de soi

  • Difficulté à être seul (l’attention des autres est vitale)

  • Une jalousie excessive

  • Une recherche permanente de marques d’amour et d’attention (vont beaucoup rendre service ou l’inverse faire des reproches subitement quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent).

  • Une insatisfaction chronique (Il est toujours déçu parce qu'il ne reçoit pas l'amour comme il le souhaiterait).

  • Une incapacité à prendre des décisions seul

  • De l’anxiété et une dépression (surtout lors de rupture)

  • Des comportements compulsifs (comportements répétitifs, actes mentaux, pensées magiques)

  • Des conduites addictives (alcool, drogues, jeu) pour fuir la souffrance. Dans le couple, elle est souvent à l'origine de conflits qui peuvent conduire à la rupture alors que c'est ce que la personne redoute

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II- La dépendance affective: son origine

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Les différents styles d’attachement

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L'attachement est un lien affectif fort et durable qui prend racine dans l'enfance et se vit ensuite dans la relation amoureuse entre deux adultes, où chacun devient la figure d'attachement de l'autre, sa source principale de sécurité ou d'insécurité émotionnelle.

Selon John Bowlby (1907-1990), pionnier de la "théorie de l'attachement », l'enfant va développer des croyances et des représentations mentales spécifiques en fonction des différentes expériences d’attachement qu’il aura faites avec ses parents.

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Ces représentations mentales porteront sur deux choses : le soi et les autres.

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- Le soi : le jugement de l'enfant quant à son mérite de recevoir de l’aide et du réconfort.

- Les autres : la perception de la disponibilité des autres, dont ses parents, de lui fournir protection et réconfort en cas de besoin.

 

Si les parents répondent de manière consistante  et cohérente aux besoins de l'enfant, ce dernier développe un style d'attachement sécure qui se poursuivrait à l’âge adulte et lui permettrait de tisser des relations équilibrées.

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On identifie 4 types d’attachement avec 2 dimensions le degré de l’anxiété et le degré évitement de l’intimité.

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Les personnes qui ont un niveau élevé d'anxiété ont davantage tendance à se demander si leurs partenaires les aiment vraiment et ont plus souvent peur d'être rejetées. Le niveau d'anxiété est lié aux croyances concernant sa propre valeur et aux attentes d'être accepté(e) ou rejeté(e) par les autres.

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Les personnes dont le niveau d'évitement est élevé ont tendance à être moins à l'aise de dépendre de leurs partenaires et de s'ouvrir. Le niveau d'évitement/rapprochement est lié aux croyances concernant les autres et au fait de prendre le risque de les approcher.

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Ces deux dimensions déterminent les styles d'attachement sécure, préoccupé, détaché et craintif-évitant (Vous pourrez les trouver avec des noms différents selon les études).

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  • Le style sécure est caractérisé par de faibles niveaux d'anxiété et d'évitement. Les personnes sécures ont tendance avoir des relations relativement durables et satisfaisantes. Elles sont à l'aise d'exprimer leurs émotions et ont tendance à ne pas souffrir de dépression et d'autres troubles psychologiques.

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  • Le style détaché est caractérisé par une faible anxiété et un évitement élevé. Les personnes détachées ont tendance à préférer leur propre autonomie, souvent au détriment de leurs relations intimes. Bien qu'elles aient souvent une grande confiance en soi, elles sont parfois perçues comme hostiles ou en compétition, ce qui interfère souvent avec leurs relations intimes.

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  • Le style craintif-évitant est caractérisé par une anxiété élevée et un évitement élevé. Les personnes craintives-évitantes ont tendance à avoir beaucoup de difficultés dans leurs relations. Elles ont tendance à éviter de devenir émotionnellement attachées, et, même dans les cas où elles entrent dans une relation engagée, la relation peut être caractérisée par une méfiance ou un manque de confiance.

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  • Le style anxieux (ou préoccupé) est caractérisé par une anxiété d’abandon élevée et un évitement faible de l’intimité.

 

Zoom sur le style d'attachement anxieux

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J'ai déjà consacré un article sur l'attachement dans lequel je présente plus en détail les 3 styles d’attachement principaux. Aujourd'hui je vous propose de nous attarder sur l'attachement anxieux car c'est dans cette catégorie que l’on retrouvera les personnes en dépendance affective.

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Les personnes qui possèdent un style d'attachement anxieux nourrissent des représentations négatives de elles-mêmes et positives des autres. Elles n'ont pas le sentiment d'avoir de la valeur ni de pouvoir être aimées, et sont excessivement préoccupées par les relations intimes, dans lesquelles elles recherchent l'approbation de l'autre, à qui elles font confiance. La personne anxieuse aura souvent tendance à se construire un faux Moi qui cache sa vraie personnalité (se montrer sous son meilleur jour, mentir …).

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  • Discours intérieur : "Je trouve que les autres ne veulent pas être aussi proches de moi que je le souhaiterais. Je m'inquiète souvent à l'idée que mon partenaire amoureux ne m'aime pas vraiment ou ne veuille pas rester en relation avec moi. Je veux être très proche de lui, mais cela a tendance à l'effrayer ou à l'éloigner."

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  • Leur enfance :

- Ils proviennent généralement de milieux familiaux où l'autonomie était brimée au profit de relations fusionnelles dans lesquelles les besoins d'individualité et de distanciation des enfants étaient niés.

- Souvent les mères de ses enfants partagent le même enjeu majeur d’anxiété de séparation et vivent donc difficilement les moments de distance qui ravivent leur propre anxiété. Elles doutent de leurs capacités maternelles.

 

  • Dans la relation amoureuse :

Ils vivent une urgence à satisfaire en permanence ce besoin de proximité dans leurs relations amoureuses. Leur insistance est telle que le partenaire ne réussit jamais tout à fait à assouvir leur soif émotionnelle.

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 De ce fait, ils vivent avec un sentiment de vide et de dévalorisation qui les conduit parfois à ressentir de la colère. Ils réagissent alors par des comportements d'agressivité ou des sautes d'humeur qui donnent lieu à des conflits répétés avec leur partenaire. Il leur est à la fois intolérable de ressentir le manque de valorisation de leur partenaire et sa désapprobation; pire encore, sa distance.

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Même s'ils estiment avoir raison, ils ne peuvent rester longtemps dans l'absence de proximité, puisqu'elle est souffrante. Ils se rapprochent donc de leur partenaire, adoptant une position de victime, considérant qu'ils donnent beaucoup (trop, selon eux), alors que l'autre ne les mérite pas et qu'ils ne reçoivent vraiment pas assez!

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Ils rêvent d'une relation dans laquelle le partenaire serait disponible sans aucune restriction, inconditionnellement aimant, prêt en tout temps à leur rappeler combien ils sont seuls à compter. Évidemment, ce partenaire très amoureux -qui se donnerait corps et âme- n'aurait jamais besoin d'entretenir de relations amicales ou amoureuses avec qui que ce soit, puisque la relation de couple le comblerait tout à fait. Là, enfin, ils auraient réalisé le fantasme absolu qui les habite en secret: ne faire qu'un à deux!

 

Si vous souhaitez connaitre votre style d'attachement faites le Test : http://www.psychomedia.qc.ca/tests-et-questionnaires/relation-amoureuse-style-d-attachement

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III- La dépendance affective et analyse transactionnelle
 

Schéma de l’autonomisation en analyse transactionnelle :

Afin de comprendre le chemin qui attend la personne qui se trouve en situation de dépendance affective, je vous propose de prêter attention au schéma de l’autonomisation issu de l’analyse transactionnelle.

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schéma autonomisation Analyse transactionnelle.JPG
  • Lors de la phase de dépendance, la personne a une position de vie «  -/+ » : C'est-à-dire qu’elle se perçoit avec une image négative et voit l’autre de manière positive.

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  • Dans la phase de contre- dépendance la personne continue à se percevoir de manière négative mais elle commence à voir l’autre de manière négative avec ses défauts. Ceci est bon signe car elle est en train d’avancer dans son chemin vers l’autonomisation.

 

  • Lorsqu’elle aura travaillé sur son estime personnelle, la personne atteindra la phase d’indépendance et sera en mesure de se porter un regard positif sur elle et aura même tendance à se dire qu’elle vaut mieux que l’autre ou les autres, qu’elle peut se débrouiller toute seule.

 

  • La phase d’interdépendance est la phase à viser pour vivre une relation de couple épanouie. Elle signifie que chaque personne reconnait sa propre valeur ainsi que celle de son partenaire.

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Bien évidement nous sommes amenés à naviguer de temps à autre entre les différentes positions au cours de notre vie. Mais la prise de conscience de ce processus nous permet d’avoir un cap, un idéal vers lequel tendre au maximum pour jouir de relations à soi et aux autres satisfaisantes.

IV – Dépendance affective - Ce qui maintient la personne dans cet état:

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  • La confusion entre le sentiment très agréable ressenti à un moment donné avec une personne X et l’objet d’amour : croyance que seule cette personne peut lui apporter ce sentiment agréable.

  • Le manque d’estime personnelle : les personnes vont souvent attirer à elles des personnes indisponibles (en couple, pas prêt à s’engager dans une relation sérieuse) = venir se confirmer son manque de valeur. (problème d’estime)

  • La peur de l’abandon et de la solitude (pénurie) : Tirer des conclusions négatives sur sa valeur personnelle si l’autre ne nous choisit pas, ne pas oser affirmer ses besoins, ne pas mettre de limites à ce que l’on accepte de subir. Les dépendants affectifs ne se prennent pas en compte.

  • L'Idéalisation (refus de voir la réalité en face même quand la personne est très claire sur ses intensions) VS réalisme : recherche de relation intense (certains arrêtent quand la relation perd en intensité).

  • Le fait de placer l’autre au cœur de ses préoccupations et désinvestir les autres sphères de sa vie.

  • La passivité : rester dans un rôle de victime et attendre que l’autre prenne la décision d’arrêter à notre place ou souffrir continuellement et se plaindre à son entourage sans véritablement décider par soi-même d’arrêter la relation.

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V- Dépendance affective - Comment s'en sortir?

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  • Définir le type de relation que l’on souhaite vivre (Identifier les valeurs qui sont importantes pour soi).  En effet, ce qui aide à changer ce n’est pas de comprendre pourquoi on est comme ça mais plutôt d’avoir une  vision du futur. Donc il est important de définir avec exactitude ce que l’on veut vivre comme relation, ce qu’on en attend.

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  • Définir ses limites : C'est-à-dire les critères précis qui vous permettront de savoir que la relation ne vous satisfait plus. C’est sur cette base-là que vous pourrez retrouver du pouvoir et sortir de la passivité.

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  •  Regarder la réalité en face : Se demander si cette relation comporte plus de moments de joie ou plus de moments de tristesse ou de colère. Travailler sur l’acceptation des choses telles qu’elles sont pour sortir de la passivité et agir en cohérence avec ses besoins.

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  • Sortir de la pénurie d’amour et se mettre dans l’abondance : Se rappeler que l’autre a le droit de ne pas vouloir s’engager dans une relation avec nous et que l’on est tout à fait capable de mettre notre énergie ailleurs. Se rappeler que le véritable amour formule des requêtes, des préférences,  pas des exigences.

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  • Développer son estime personnelle (c'est-à-dire la valeur que l’on s’accorde), développer  son affirmation de soi et sa confiance en la vie, en les autres et en soi pour vivre des relations épanouissantes.  

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  • Se rappeler que l’on  est attiré par ce que l’on n’a pas : Donc arrêtez de vouloir tout donner à l’autre. Gardez vos hobbies, des relations hors du couple, une vie positive: restez tel(le) que la personne qu’il a aimée quand il vous a rencontré. Quand on aime trop une personne, on l’étouffe !

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=> Tout ça peut faire peur car cela peut donner l’impression de délaisser l’autre. Ce qui est à ‘opposé de l’ »amour don » que l’on nous a appris. Prenez le temps de noter tout ce que vous pensez pouvoir apporter à votre partenaire (Pourquoi êtes-vous un partenaire extraordinaire ?)

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  •  S’entraîner à gérer ses émotions (un peu tous les jours)

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1) Faites régulièrement  du sport (on sait aujourd’hui que pour libérer les émotions limitantes et les toxines cela passe par la transpiration)

2) L’éveil spirituel : yoga, méditation, tenir un journal intime

3) Partager avec  des autres personnes.

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Si vous ne savez pas par où commencer n’hésitez pas à faire aider par un psychologue ou un coach spécialisé en relations sentimentales.

 

Je serai ravie de vous accompagner dans votre chemin vers l'interdépendance!

A très bientôt.

Marina NOUVEL.

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