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Les profils amoureux

L'attachement amoureux

Définition :

Selon Mary Ainsworth (psychologue du développement), l'attachement se définit comme «un lien affectif qu’une personne ou un animal forme entre lui et un individu; un lien qui les unit dans l'espace et dure au fil du temps ».

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Origines:

- La théorie de l'attachement a été développée en 1958 par John Bowlby (Célèbre psychiatre et psychanalyste Britannique)

- Elle fût approfondie par Mary Ainsworth dans les années 60/70 en lui apportant les notions de « base de sécurité » et de « schèmes d’attachement dans la petite enfance ».

- Au cours des années 80, Cindy Hazan et Philip Shaver ont étendu la théorie aux relations d'attachement entre adultes : D'autres types d'interactions peuvent être interprétées comme des situations particulières du comportement d'attachement : ceci inclut les relations entre pairs quel que soit l'âge, l'attraction sentimentale et sexuelle et les relations de soins envers les jeunes enfants ou les personnes malades ou âgées.

 

Son principe de base :

 

Un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d'attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue : le « caregiver » (« celui qui prend soin » en Anglais). Cet attachement instinctif aux "caregivers" favorise leur survie.

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Son développement:

  • 0 à 6 mois : Comportements de pré-attachement

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  • Pendant la seconde phase (de 2 à 6 mois), le jeune enfant distingue de mieux en mieux les adultes familiers des non familiers, devenant plus particulièrement attentifs à ceux qui prennent soin d'eux ; l'orientation visuelle et l'agrippement aux personnes sont ainsi ajoutés au rang des comportements.

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  • De 0 à 2 mois (première phase) les jeunes enfants sourient, babillent et pleurent pour attirer l'attention des caregivers.  Encore en apprentissage pour distinguer les différentes personnes qui prennent soin d'eux, leurs comportements sont dirigés envers toute personne de l'entourage.

 

  • 6 mois à 24 mois : Période d'attachement

  • Lors de la survenue de situations de stress, les enfants recherchent la proximité avec une figure d'attachement (le ou les adultes qui se montrent sensibles et attentionnés d'une façon stable au moins plusieurs mois). Ceci se manifeste par des protestations lors du départ du caregiver, par des signes de joie lors de son retour, des comportements de cramponnement lorsqu'il a froid…

 

  • Vers 2 ans : Avec le développement de la locomotion, les enfants commencent à utiliser les figures d'attachement (c'est-à-dire l'entourage familier) comme base de sécurité à partir de laquelle ils vont explorer le monde, et vers qui ils savent qu'ils peuvent retourner. Si le caregiver est inaccessible ou ne répond pas, le comportement d'attachement est plus fortement exprimé.

 

Les réponses de l'entourage au comportement de l'enfant guident le développement de schèmes d'attachement  qui seront à la base de la mise en place des modèles internes opérants qui régiront les sentiments, les pensées et les attentes des individus par rapport à leurs relations, et ce dès l'enfance. Le type d'attachement développé par les jeunes enfants dépend de la qualité des soins qu'ils ont reçus.

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4  schèmes d’attachement dans la petite enfance :

 

  • Attachement Sécure (65% de la population)

  • Attachement insécure-évitant (ou anxieux évitant)

  • Attachement insécure-ambivalent (ou anxieux ambivalent)

  • Attachement insécure- désorganisé/ désorienté (identifié plus tard par Mary Main et qui représenterait 15% de la population).

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Les enfants sécures sont plus susceptibles de devenir socialement compétents que leurs pairs insécures.

L'attachement est donc primordial pour l'évolution psychologique de l'enfant et jouera un rôle déterminant dans ses relations à l'âge adulte, notamment dans les relations sentimentales.

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Pour plus d'info, téléchargez le: Tableau des styles d'attachement.PDF

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Les parents évitants découragent les tentatives de rapprochement de leur enfant et les parents anxieux découragent les tentatives d’exploration.

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Dis moi qui tu aimes.JPG

La théorie de l’attachement dans les relations amoureuses :

La théorie de l'attachement fut étendue aux relations sentimentales adultes à la fin des années 1980 par Cindy Hazan et Philip Shaver.

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Je vous propose ici une synthèse du livre « Dis-moi qui tu aimes, je te dirai qui tu es » de  Marc Pistorio.

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Pour lui « l'attachement est un lien affectif fort et durable qui prend racine dans l'enfance et se vit ensuite dans la relation amoureuse entre deux adultes, où chacun devient la figure d'attachement de l'autre, sa source principale de sécurité ou d'insécurité émotionnelle».

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 Il existe 3 styles d'attachement amoureux et les recherches montrent que nous nous retrouvons tous dans l'un d'entre eux:

le style d'attachement sécurisant et 2 styles d'attachement insécurisants: le style d'attachement anxieux et le style d'attachement évitant.

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2 dimensions caractérisent l'attachement: L'anxiété d'abandon et l'évitement de l'intimité.

Profil amoureux N°1: Le style d'attachement sécurisant

L'attachement sécurisant

Discours intérieur :

 

"Je trouve relativement facile d'être dans la proximité avec les autres. Je suis à l'aise avec le fait de dépendre d'eux et qu'ils dépendent de moi. Je ne m'inquiète pas d'être abandonné et je ne perçois pas la présence de l'autre comme intrusive."

 

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Dans l'enfance:

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Ils ont pu s’éloigner et se rapprocher de la mère selon leur besoin du moment (apaisement ou exploration). Ils ont eu des parents qui ont répondu de manière cohérentes et régulières à leurs besoins ce qui leur a permis de renforcer positivement leur lien avec eux et de se sentir en sécurité. Ils partiront dans la vie avec la certitude constante que quelqu'un près d'eux sera disponible pour les apaiser sur les plans affectif et émotionnel en cas de besoin; indépendamment de cela, ils croient également en leurs propres ressources pour atteindre cet apaisement.

 

Dans leurs relations amoureuses:

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Ils ressentiront un faible degré d'anxiété d'abandon et un faible degré d'évitement de l'intimité, cette combinaison des deux dimensions offrant un plus grand potentiel de bonheur.  

Les adultes sécures n’ont aucune difficulté à devenir intimes et à faire confiance à leur partenaire. Ils pensent que l’amour existe et peut être durable. Ils sont en même temps capables de reconnaître et exprimer les affects négatifs engendrés par la relations et d’imaginer des issues positives en cas de conflit.

Profil amoureux N°2:  Le style d'attachement insécure/évitant

Le style d'attachement insécurisant évitant

Discours intérieur :

 

"Je suis quelque peu mal à l'aise dans la proximité avec les autres. Il m'est difficile de leur faire tout à fait confiance et d'accepter de dépendre d'eux. Souvent, les autres me reprochent ma distance. Ils souhaitent vivre plus d'intimité avec moi, mais je suis nerveux quand quelqu'un est trop proche."

Dans l’enfance :

 

Enfants, ces individus ont été profondément blessés dans l'intimité des relations par une mère froide, distante, dépressive ou agressive. Ils ont intégré que les relations de proximité sont inévitablement souffrantes ou comportent un haut risque de souffrance. Ils se sont donc promis -inconsciemment bien sûr- de ne jamais se retrouver dans cette même position de vulnérabilité dans la proximité à l'âge adulte.

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Dans leurs relations affectives:

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Les personnes qui présentent un style d'attachement évitant ont des représentations positives d'elles-mêmes et négatives des autres; elles nient leur désir et leur besoin de relations intimes.

Elles se caractérisent par un degré d'anxiété d'abandon faible et un degré d'évitement de l'intimité élevé.

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Les adultes évitants se caractérisent par un rejet de l’attachement et de la dépendance affective. Ils ont tendance à se maintenir à une certaine distance physique et/ou psychologique de leurs partenaires. Ils se protègent des expériences de détresse affective par une désactivation des émotions douloureuses (ce qui leur permet de ne rien ressentir mais les empêchent de savoir s’ils sont heureux ou non…). Cette maîtrise affective s’étend aux émotions positives : pas d’explosion de joie donc !

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Ils sont les fervents défenseurs de l'autonomie, de l'indépendance et de l'autosuffisance. Les demandes d'un partenaire qui réclame plus d'intimité, de partages émotionnels et de proximité leur font vivre du désarroi, de l’intrusion et se sentiront étouffés. Toute personne osant s’aventurer sur ce terrain sera mis à distance pour éviter toute dépendance (qu'ils perçoivent comme un signe de faiblesse). Craignant d'être rejetés dans un contexte où ils ne voient pas d'issues satisfaisantes pour eux, ils prennent les devants et se mettent eux-mêmes à distance du partenaire potentiellement rejetant. Par peur d'être rejetés... ils rejettent! Et tant pis si cela doit entraîner le sacrifice d'une relation dans laquelle ils sont attachés à un partenaire pour lequel ils nourrissent une réelle affection. Dans la distance maintenue, ils se sentent en sécurité, même si cette fausse sécurité est chèrement payée: la solitude et, au bout du compte, l'échec amoureux.

Profil amoureux N°3:

Le style d'attachement insécure/anxieux

Le style d'attachement insécurisant anxieux

Discours intérieur :

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"Je trouve que les autres ne veulent pas être aussi proches de moi que je le souhaiterais. Je m'inquiète souvent à l'idée que mon partenaire amoureux ne m'aime pas vraiment ou ne veuille pas rester en relation avec moi. Je veux être très proche de lui, mais cela a tendance à l'effrayer ou à l'éloigner."

Enfance :

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Ils proviennent généralement de milieux familiaux où l'autonomie était brimée au profit de relations fusionnelles dans lesquelles les besoins d'individualité et de distanciation des parents étaient niés. Souvent les mères de ses enfants partagent le même enjeu majeur d’anxiété de séparation et vivent donc difficilement les moments de distance qui ravivent leur propre anxiété. Elle doutent de leur capacités maternelles.

 

Dans leurs relations amoureuses:

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Les individus au style d'attachement anxieux se définissent par une anxiété d'abandon élevée et un faible évitement de l'intimité. Ils ont des demandes affectives démesurées et leur peur d’être abandonnés les mène à douter de la sincérité de l’amour de l’autre. Ils nourrissent des représentations négatives de soi et positives des autres. Ils n'ont pas le sentiment d'avoir de la valeur ni de pouvoir être aimées, et sont excessivement préoccupées par les relations intimes, dans lesquelles elles recherchent l'approbation de l'autre.
 

Ils ont en permanence besoin de proximité et leur insistance est telle que le partenaire ne réussit jamais tout à fait à assouvir leur soif émotionnelle. Du coup, ils vivent avec un sentiment de vide et de dévalorisation qui les conduit parfois à ressentir de la colère. Ils réagissent alors par des comportements d'agressivité ou des sautes d'humeur qui donnent lieu à des conflits répétés avec leur partenaire. Il leur est à la fois intolérable de ressentir le manque de valorisation de leur partenaire et sa désapprobation; pire encore, sa distance. Même s'ils estiment avoir raison, ils ne peuvent rester longtemps dans l'absence de proximité, puisqu'elle est souffrante. Ils se rapprochent donc de leur partenaire, adoptant une position de victime, considérant qu'ils donnent beaucoup (trop, selon eux), alors que l'autre ne les mérite pas et qu'ils ne reçoivent vraiment pas assez!

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Ils rêvent d'une relation dans laquelle le partenaire serait disponible sans aucune restriction, inconditionnellement aimant, prêt en tout temps à leur rappeler combien ils sont seuls à compter. Évidemment, ce partenaire très amoureux -qui se donnerait corps et âme- n'aurait jamais besoin d'entretenir de relations amicales ou amoureuses avec qui que ce soit, puisque la relation de couple le comblerait tout à fait. Là, enfin, ils auraient réalisé le fantasme absolu qui les habite en secret: ne faire qu'un à deux!

Quels sont les profils amoureux les plus compatibles?
 

Sécurisant/ sécurisant:

Vous l'aurez certainement compris, les couples constitués de deux partenaires "sécurisants" sont ceux qui auront le plus de chance de vivre des relations saines et équilibrées. En effet ils auront la sécurité intérieure suffisante pour à la fois vivre leur indépendance et se retrouver dans leur intimité. Ils seront capables d'offrir du soutient à leur partenaire et d'en demander s'ils en ressentent le besoin. Lorsqu'ils seront en désaccord ils seront en capacité d'exprimer clairement les émotions et les pensées qui les traversent tout en écoutant celles de leur conjoint en ayant pour objectif de trouver une solution ensemble.

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Sécurisant / Insécurisant (anxieux ou évitant):

On pourrait craindre que le manque de sécurité d'attachement de la personne insécurisante vienne menacer l'équilibre de la personne sécurisante. Or, il n'en est rien, la sécurité d'attachement reste bénéfique pour la personne qui la possède et aide le partenaire insécurisant à y accéder. Le partenaire insécurisant vit toujours de l'insatisfaction conjugale mais moins que s'il était avec un partenaire insécurisant. Avec un travail sur lui, et par la prise de conscience de son schéma, le partenaire insécurisant pourra, évoluer vers un attachement plus sécurisant.

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Insécurisant/insécurisant:

 

Ce sont les moins satisfaits sur le plan conjugal. Certaines combinaisons de styles d'attachements augmentent le risque de raviver les blessures de l'enfance et se séparer.

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Évitant/évitant: Comme ils ont cette évitement de l'intimité, ils ne se rencontreront jamais vraiment mais ils rencontreront rarement de gros conflits. Chacun sera surtout concentré sur ses propres préoccupations et intérêts. Chacun sentira le manque de disponibilité de l'autre au quotidien et trouvera son insécurité d'attachement renforcée négativement. Insatisfaits dans cette relation, ils ne parleront pas de se qui les tourmente et choisiront plutôt de s'éloigner.

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Anxieux/anxieux: Ils combinent à la fois leur peur d'être abandonnés et de ne pas être dignes d'amour. Ils chercheront la fusion au quotidien, ce qui les poussera à surinvestir la sphère conjugale à toutes les autres (amicale, familiale, professionnelle...). Chacun doute fortement de l'amour de l'autre tout en l'idéalisant et en se dévalorisant eux-mêmes.

Dans les moments d'anxiété partagée ils vont se rapprocher en s'illusionnant de la force exceptionnelle du lien qui les unit. Mais dès qu'ils sont inquiets, l'émotionnel reprend le dessus et la confusion de leurs pensées les rendra incapables d'exprimer clairement ce qui les fait souffrir. Ils auront tendance à avoir recours à l'accusation, les justifications insensées et à la dramatisation. Il pourront également avoir recours à la violence physique (surtout en présence d'alcool et de drogue). Chacun se sent injustement victime de l'autre et la réconciliation peut prendre des jours. La fin de la relation étant néanmoins impensable pour les deux (puisqu'elle serait la fin d'eux-mêmes), il est resteront ensemble coute que coute.

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Évitant/ Anxieux: Ce type de combinaison est assez représenté dans la population. Il peut se traduire par:

   - Anxieux: "Je te cours perpétuellement après pour plus de proximité et d'intimité"

   - Évitant: "Je te fuis dans la distance car tu m'étouffes et m'envahis sans cesse avec tes demandes et tes rapprochements".
 

Lorsque la proximité devient insupportable pour le partenaire évitant, il désactive son système d’attachement et devient distant. Le partenaire anxieux ressent cette prise de distance, ce qui l’amène à suractiver son système d’attachement et il devient envahissant.

 

Il y a entre eux, comme une lutte permanente pour satisfaire ses propres besoins au détriment de ceux de l'autre.

La personne anxieuse réagit dans la colère et l'évitante dans le déni du conflit.

Dans cette combinaison, les croyances de chacun sont renforcées: l'anxieux est conforté dans sa croyance qu'il n'est pas aimable et doute de sa valeur et l'évitant qui se sent aimable, perçoit son partenaire comme un fardeau avec ses plaintes, ses demandes et ses menaces récurrentes de le quitter.

 

Ce type de couple aura plus tendance à recourir à l'alcool, aux drogues et aux médicaments pour traverser les périodes de conflit. Ils s'engagent régulièrement dans des interactions non constructives.

Pas de déterminisme pour autant:

Certes, les troubles de l'attachement infantiles impactent les relations amoureuses à l'âge adulte.

Il est  désormais reconnu que la plasticité du cerveau lui permet de se reconfigurer tout au long de la vie. Donc bien que les expériences de la petite enfance définissent notre schème d’attachement de base, les expériences et les rencontrent que nous feront tout au long de notre vie seront susceptibles de venir l’impacter dans un sens ou un autre.
 

Les facteurs qui vont permettre cette transformation seront :

- La thérapie, le coaching en PNL …

- La rencontre d’un partenaire sécurisant

- Une prise de conscience personnelle (plus rarement).

Quel que soit le type de relation dans laquelle vous êtes engagé actuellement, une conscience plus éclairée des enjeux qui sous-tendent vos réactions incontrôlées, vous permettra de changer vos croyances et vos stratégies mentales au quotidien afin de que vous puissiez développer des relations plus épanouissantes.

Si vous souhaitez vous faire accompagner pour dépasser ces mécanismes inconscients qui polluent votre vie sentimentale, je serai ravie de vous recevoir en
coaching individuel ou de couple.

A très bientôt.

Marina NOUVEL.

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